Qu'est-ce que la psychanalyse?

Pendant longtemps, je pensais qu’être profonde, intellectuelle et spirituelle allait nécessairement de pair avec sérieux et  grave, comme si toute légèreté était coupable (!)

Et puis un jour, des choses ont bougé. Puis d’autres. J’ai ri de mon sérieux. J’ai ri du ridicule de certaines de mes représentations. Entre autres. Et même pire : j’ai ri tout court. Sans raison.

J’ai eu envie de déposer quelques réflexions d’origines variées sur l’humour et l’aptitude à rire: paradoxalement, ce sont plutôt des propos très sérieux qui ne font peut-être même pas rire de prime abord.

L’humour, une production de l’inconscient

D’abord il ne s’agit pas d’être dupe : l’humour est loin d’être anodin. Il est le reflet de notre vie psychique, tantôt mécanisme de défense, tantôt expression de nos désirs refoulés. L’humour permet de contourner la censure et de dire des choses qui passeraient peut-être moins bien sérieusement. La psychanalyse envisage l’humour comme une formation de l’inconscient au même titre que le rêve. Une blague n’est donc jamais juste une blague. Comme un lapsus, c’est toujours révélateur. C’est juste plus drôle -et encore, ça dépend pour qui.

Rire c’est bon pour la santé!

Mais rire est aussi un allié puissant : l’aptitude à rire est reconnue comme un signe de bonne santé mentale. En effet, cela montre une capacité à relativiser, à transformer, sublimer, symboliser. Pour Lacan, l’humour distingue les sujets dits « normaux » des « malades mentaux ». Carrément. Et puis les bénéfices sont aussi physiologiques grâce aux endorphines libérées. D’ailleurs, qui n’a pas reconnu le rôle vital des humoristes pendant le confinement ?!

Rire, une forme de méditation?

Le rire est rarement perçu comme spirituel et pourtant Osho, le très controversé philosophe et maitre tantra du XXème siècle, en parle comme de la première qualité d’un esprit vivant : pour lui, le mental est sérieux et ne rit pas, le cœur commence à fonctionner lorsque l’on rit vraiment. Alors le mental ne peut plus penser et on fait l’expérience d’un espace sans pensée, autrement dit, l’expérience de la méditation, une expérience totale de présence.

Toutes les formes d’humour ne se valent pas…

En effet, certaines formes d’humour sont du côté du lien, de la vie, favorisant une relation saine à soi et aux autres. C’est le cas de l’autodérision modérée, l’humour absurde, bienveillant ou la satire utilisée à bon escient. A l’inverse, certaines formes d’humour peuvent cacher des motifs agressifs, voire sadiques et relever davantage de la pulsion de mort ou d’une forme d’abus d’autant plus pernicieux que facilement niable comme c’est le cas de la moquerie, de l’humour dénigrant, méprisant, inapproprié, sans parler des blagues racistes ou sexistes.

Pour terminer, j’ai entendu parler du yoga du rire, juste d’y penser me fait déjà sourire ! Mais je n’ai encore jamais essayé, et vous ? Comment riez-vous ?

Je vous souhaite de, parfois tout au moins, rire de la vie et de vivre à gorge déployée.